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kopeckyf committed Jul 1, 2020
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Expand Up @@ -145,17 +145,17 @@ \section{Grammaire et lexique}\label{sec:0.0.5}
La distinction entre lexique est grammaire est orthogonale à la partition du modèle linguistique entre morphologie, syntaxe et sémantique. Toutes les unités, qu’elles soient lexicales ou grammaticales, possèdent une forme, un sens et une combinatoire qu’il faut décrire (voir la \sectref{sec:2.1.3} sur \textit{Signifié, signifiant, syntactique}). La \textstyleTermes{syntaxe} est l’étude de la \textbf{combinatoire des unités lexicales et grammaticales} et tout particulièrement des combinaisons libres obéissant à des règles générales. La syntaxe se trouve à mi-chemin de la \textstyleTermes{sémantique} qui s’intéresse au \textbf{sens} des unités lexicales et grammaticales et des énoncés qu’elles forment en se combinant et de la \textstyleTermes{morphologie} qui s’intéresse à la \textbf{forme} et la structure des unités que la syntaxe combine.

\loupe{Notations}{
Nous notons nos \textit{exemples linguistiques} en italiques. Pour les \textsc{unités lexicales}, nous utilisons des petites capitales. Lorsqu’il s’agit d’unités lexicales multi-mots comme \textrm{\textsuperscript{⌜}}\textsc{pomme de terre}\textrm{\textsuperscript{⌝}}, nous utilisons des balises angulaires. Les unités grammaticales sont quant à elles généralement désignées par des termes métalinguistiques : présent, singulier, féminin, etc. Le sens d’une unité lexicale ou d’une portion de texte est indiqué en guillemets simples : ‘cheval’, ‘pomme de terre’, ‘le cheval mange’. La signification d’une unité grammaticale est également noté entre guillemets, mais en mettant le terme en petites capitales : ‘\textsc{singulier’}. On ne confondra pas le sens grammatical ‘\textsc{présent’} qui signifie ‘ayant lieu maintenant’ avec le sens lexical ‘présent’.
Nous notons nos \textit{exemples linguistiques} en italiques. Pour les \textsc{unités lexicales}, nous utilisons des petites capitales. Lorsqu’il s’agit d’unités lexicales multi-mots comme $$\textsc{pomme de terre}$$, nous utilisons des balises angulaires. Les unités grammaticales sont quant à elles généralement désignées par des termes métalinguistiques : présent, singulier, féminin, etc. Le sens d’une unité lexicale ou d’une portion de texte est indiqué en guillemets simples : ‘cheval’, ‘pomme de terre’, ‘le cheval mange’. La signification d’une unité grammaticale est également noté entre guillemets, mais en mettant le terme en petites capitales : ‘\textsc{singulier’}. On ne confondra pas le sens grammatical ‘\textsc{présent’} qui signifie ‘ayant lieu maintenant’ avec le sens lexical ‘présent’.
}

\eiffel{Le lexique : un cabinet de curiosités}{
Bien que la syntaxe et la grammaire soient au centre de cet ouvrage, on ne peut pas ne pas évoquer la complexité lexicale dans un tel ouvrage. Nous allons en donner trois exemples.

Chaque verbe impose à ses compléments une construction particulière : \textit{manger quelque chose, parler} \textbf{\textit{à}} \textit{quelqu’un} \textbf{\textit{de}} \textit{quelque chose, donner quelque chose} \textbf{\textit{à}} \textit{quelqu’un, compter} \textbf{\textit{sur}} \textit{quelqu’un, aller quelque part, poser quelque chose quelque part}, etc. Ces constructions se comptent en dizaines. Même lorsque ces constructions semblent similaires, comme \textit{parler à quelqu’un} et \textit{penser à quelqu’un}, elles peuvent différer par leur comportement : ainsi, \textit{à Marie, je lui parle, j’y pense} ou \textit{je pense à elle}, mais on ne pourra pas dire *\textit{je lui pense} ou~\textsuperscript{??}\textit{je parle à elle} (pour l’utilisation des symboles * et~\textsuperscript{??}, voir la \sectref{sec:1.1.11} sur l’\textit{Acceptabilité}). Dans certains cas, le verbe contraint tellement son complément que seules quelques formes sont acceptables. C’est le cas par exemple de la tournure verbale \textit{y comprendre quelque chose}, qui n’est possible qu’avec les compléments suivants : \textit{Je n’y comprends} \textbf{\textit{rien}}, \textit{Je n’y comprends pas} \textbf{\textit{grand-chose}}, \textbf{\textit{Que}} \textit{puis-je y comprendre} ?, \textit{Y comprends-tu} \textbf{\textit{quelque chose~}}? et \textit{J’y comprends} \textbf{\textit{que dalle}}. Il est impossible d’avoir un groupe nominal référentiel comme complément : *\textit{J’y comprends une chose intéressante}. La liste des compléments possibles de cette acception de \textsc{comprendre} constitue ainsi un véritable cabinet de curiosités avec un pronom interrogatif (\textsc{quoi} et sa forme atone \textit{que}), un pronom négatif (\textsc{rien}), deux pronoms indéfinis — \textrm{\textsuperscript{⌜}}\textsc{quelque chose}\textrm{\textsuperscript{⌝} }qui n’est possible ici qu’avec l’interrogation et \textsc{grand-chose}\textrm{ }qui est toujours accompagné de la négation — et enfin \textrm{\textsuperscript{⌜}}\textsc{que dalle}\textrm{\textsuperscript{⌝}}. Notons que d’autres tournures verbales possèdent quasiment la même complémentation : \textit{Ça ne rime à rien, Ça ne rime pas à grand-chose, À} \textit{quoi ça rime} ?, mais pas *\textit{Ça rime à une chose intéressante} ou *\textit{Ça rime à faire ça}.
Chaque verbe impose à ses compléments une construction particulière : \textit{manger quelque chose, parler} \textbf{\textit{à}} \textit{quelqu’un} \textbf{\textit{de}} \textit{quelque chose, donner quelque chose} \textbf{\textit{à}} \textit{quelqu’un, compter} \textbf{\textit{sur}} \textit{quelqu’un, aller quelque part, poser quelque chose quelque part}, etc. Ces constructions se comptent en dizaines. Même lorsque ces constructions semblent similaires, comme \textit{parler à quelqu’un} et \textit{penser à quelqu’un}, elles peuvent différer par leur comportement : ainsi, \textit{à Marie, je lui parle, j’y pense} ou \textit{je pense à elle}, mais on ne pourra pas dire *\textit{je lui pense} ou~\textsuperscript{??}\textit{je parle à elle} (pour l’utilisation des symboles * et~\textsuperscript{??}, voir la \sectref{sec:1.1.11} sur l’\textit{Acceptabilité}). Dans certains cas, le verbe contraint tellement son complément que seules quelques formes sont acceptables. C’est le cas par exemple de la tournure verbale \textit{y comprendre quelque chose}, qui n’est possible qu’avec les compléments suivants : \textit{Je n’y comprends} \textbf{\textit{rien}}, \textit{Je n’y comprends pas} \textbf{\textit{grand-chose}}, \textbf{\textit{Que}} \textit{puis-je y comprendre} ?, \textit{Y comprends-tu} \textbf{\textit{quelque chose~}}? et \textit{J’y comprends} \textbf{\textit{que dalle}}. Il est impossible d’avoir un groupe nominal référentiel comme complément : *\textit{J’y comprends une chose intéressante}. La liste des compléments possibles de cette acception de \textsc{comprendre} constitue ainsi un véritable cabinet de curiosités avec un pronom interrogatif (\textsc{quoi} et sa forme atone \textit{que}), un pronom négatif (\textsc{rien}), deux pronoms indéfinis — $⌜$\textsc{quelque chose}\textrm{\textsuperscript{⌝} }qui n’est possible ici qu’avec l’interrogation et \textsc{grand-chose}\textrm{ }qui est toujours accompagné de la négation — et enfin $⌜$\textsc{que dalle}$⌝$. Notons que d’autres tournures verbales possèdent quasiment la même complémentation : \textit{Ça ne rime à rien, Ça ne rime pas à grand-chose, À} \textit{quoi ça rime} ?, mais pas *\textit{Ça rime à une chose intéressante} ou *\textit{Ça rime à faire ça}.

Les exceptions lexicales sont encore plus nombreuses quand on se rapproche de la grammaire. Le français possède par exemple plusieurs éléments négatifs qui se construisent avec \textit{ne} : \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{dors} \textbf{\textit{pas}}, \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{dors} \textbf{\textit{plus}}, \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{dors} \textbf{\textit{jamais}}, \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{dors} \textbf{\textit{nulle part}}, \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{mange} \textbf{\textit{rien}}, \textit{Je} \textbf{\textit{ne}} \textit{parle à} \textbf{\textit{personne}}, \textit{Je} \textbf{\textit{n’}}\textit{ai} \textbf{\textit{aucun}} \textit{problème, Je} \textbf{\textit{n’}}\textit{ai} \textbf{\textit{qu’}}\textit{une idée}. Chacun de ces éléments possède des propriétés syntaxiques différentes : par exemple \textsc{jamais} peut être déplacé, mais pas \textsc{pas} ou \textsc{plus~}: \textbf{\textit{Jamais}} \textit{je ne dors} vs *\textbf{\textit{Plus}} \textit{je ne dors}. \textsc{jamais} et \textsc{plus} peuvent être combinés, mais pas \textsc{jamais} et \textsc{pas~}: \textbf{\textit{Jamais plus}} \textit{je ne dormirai, Je ne dormirai} \textbf{\textit{plus jamais}} vs *\textit{Je ne dormirai} \textbf{\textit{pas jamais}}, \textit{*Je ne dormirai} \textbf{\textit{jamais pas}}. Notons encore que \textsc{rien} et \textsc{personne} se placent différemment par rapport au verbe : \textit{Je n’ai vu} \textbf{\textit{personne}}, \textit{Je n’ai} \textbf{\textit{rien}} \textit{vu}. Sans aller plus loin, on aura compris que chacun de ces éléments négatifs nécessitera une étude séparée simplement pour déterminer ses propriétés combinatoires, c’est-à-dire sa «~syntaxe~». Il en va de même de chacun des pronoms interrogatifs ou de chacun des pronoms relatifs et ainsi de la plupart des unités lexicales ayant un rôle grammatical.

Terminons par l’exemple des \textstyleTermes{constructions}, ainsi que l’on nomme les configurations qui possèdent un rôle grammatical. Il existe en français une construction très employée, le présentatif \textrm{\textsuperscript{⌜}}\textsc{il y a … qu-}\textrm{\textsuperscript{⌝}}, pratiquement obligatoire à l’oral lorsque le sujet est indéfini :
Terminons par l’exemple des \textstyleTermes{constructions}, ainsi que l’on nomme les configurations qui possèdent un rôle grammatical. Il existe en français une construction très employée, le présentatif $$\textsc{il y a … qu-}$$, pratiquement obligatoire à l’oral lorsque le sujet est indéfini :

\ea
\textbf{{Il y a}} {quelqu’un} \textbf{{qui}} {nous regarde depuis la fenêtre.}
Expand All @@ -164,7 +164,7 @@ \section{Grammaire et lexique}\label{sec:0.0.5}
\textbf{ {Il y a}} {des choses} \textbf{{que}} {j’ai} {achetées là-bas} {sur la table.}
\z

Le présentatif peut être combiné avec la restriction en \textrm{\textsuperscript{⌜}}\textsc{ne … que}\textrm{\textsuperscript{⌝}} :
Le présentatif peut être combiné avec la restriction en $$\textsc{ne … que}$$ :

\ea
{Il} \textbf{{n’}}{y a} \textbf{{que}} {des choses que j’ai} {achetées là-bas} {sur la table.}
Expand Down

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